Tuberculose en milieu de soins au Sénégal : état des lieux - 11/01/17

Le risque de transmission de Mycobacterium tuberculosis dans les établissements sanitaires est réel. L’application de mesures de lutte contre l’infection tuberculeuse et la surveillance régulière de la tuberculose-maladie chez les personnels de santé et à tous les niveaux du système sanitaire constituent une priorité de santé publique, non seulement pour le personnel sanitaire et administratif, mais aussi pour l’ensemble des usagers.

Un questionnaire renseignant sur les cas déclarés de tuberculose chez le personnel de santé entre 2010 à 2014 et faisant l’état des lieux des mesures de lutte contre l’infection mises en œuvre dans les structures sanitaires a été diffusé dans tous les établissements sanitaires du Sénégal.

Nous avons enregistré 77 cas de tuberculose durant la période étudiée, soit un taux annuel moyen de 15,4 cas. Les hommes représentent 59,7 %. L’âge moyen est de 40,6 [20,71]. L’incidence annuelle est de 214,4/100 000 agents en 2010. La région de Dakar est plus touchée avec 57 % des cas et principalement les services de pneumologie et maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier universitaire national de Fann qui prennent en charge en hospitalisation les cas de tuberculose et ont notifié 18,2 %. Les infirmiers sont majoritaires (41,5 %) suivis du personnel de soutien (23 %) et des médecins. C’était essentiellement des TPM+ (52,3 %). Un cas de TB MR a été enregistré en 2014 et trois cas étaient VIH1. Un CLIN a été mis en place dans toutes les structures enquêtées mais le plan de lutte adopté n’a été exécuté que dans 25 % des établissements sans aucune évaluation durant ces cinq années.

La tuberculose chez le personnel est sous-évaluée mais reste plus fréquente dans les services prenant en charge les malades en hospitalisation. Malgré la mise en place de CLIN, l’exécution des plans de lutte élaborés est freinée par la rareté des ressources financières. L’émergence de forme multirésistante et ultrarésistante constituent une menace certaine pour tous les usagers de nos structures sanitaires.